lundi 24 novembre 2008

La baie des Sud’Af


« Chez Andrew et Lisa » ou « Chez les Sud- Af’ »… c’est le nom d’un mouillage abrité dans une des criques qui divisent la Baie des Russes - ce vaste plan d’eau enclavé dans les terres dont on a déjà parlé, à quatre heures de mer de Nosy Bé.

Le mouillage est facile à trouver, en face de la passe ; parfaitement bien protégé. Il y a là quelques corps-morts, des bateaux au repos, un gazon planté en bord de plage, un hamac vide, et une sympathique installation d’aubergistes broussards avec poulailler grillagé et panneaux solaires qui permet de servir de la bière fraîche et des omelettes.


Que demander de plus ? Il y à des gens qui font le tour du monde pour cela, me confirme Andrew. L’auberge figure sur le portulan des tour -du-mondistes, la cartes informelle des escales à ne pas manquer, presque comme le célébre Cafe do Sport de Horta, aux Açores. Ambiance : pavillons de club nautiques, cartes à décalquer, livres a échanger… Un perroquet hardi qui monte sur votre épaule comme dans l’Ile au Trésor. Et une longue table sous la verandah au sol de briques, ouvrant sur un mur dense de végétation. Assis là, le roulis se fait encore sentir : Dieu que la terre est ferme et verte et qu’il faut être fou pour aller sur la mer.
Andrew a une machine et une grande table de maître voilier, et répare les accrocs dans les voiles. Andrew a un bateau, et bien sur c’est aussi un wharram de 42 pieds, gréé en goelette, en réparation sur sa petite plage entourée d’arbres.. C’est donc assez paradisiaque, et des parts sont a vendre si on est tenté de prolonger l’escale.
En haut de la crête, un sentier monte à un point de vue d’où l’on domine l’entrelacs de criques de la baie des Russes.
Hélas, de ce panorama on découvre aussi pas mal de brûlis : en cette saison on met le feu à la forêt, sur la coteaux ou dans les mangroves, pour faire du charbon de bois. Bien dommage, mais cela repoussera, cela fait vivre les villageois, et il faut bien que les Nosy-béens fassent cuire leur riz sur quelque chose. (Le litre d’essence est toujours a 1.30 euros, la recharge des bouteille de butane a 12 euros … dans un pays ou le smic reste à 24 euros.) peut-être ne sont ils pas si fous ceux qui vivent sur la mer. Le sentier redescend, par une mangrove brulée.
La pêche ayant été médiocre, on achète un poulet au village. Ils n'ont pas grand chose, mais sur la facade d'une maison en roseau de falafa, sont disposés trois téléphone portables ... les communications sont sûrement payées avec l'argent du charbon de bois ! Et on part, juste avant la pluie !

vendredi 14 novembre 2008

Qui veut traverser le Canal ?



Madagascar c'est formidable ... Mais l'envie me prend de traverser le Canal du Mozambique et d'aller voir "en face".

En face, à 30 heures de mer, c'est d'abord Mayotte,île française, avec ses tracas administratifs mais la possibilité d'affiner l'avitaillement ; puis, égrenées comme les pierres d'un gué, les autres îles Comores : Anjouan, Mohéli, la Grande Comore toujours a un jour de mer l'une des autres. Deux jours encore et on atterit enfin sur la côte Africaine.
Un coin fréquenté par les navigateurs portuguais et arabes depuis des centaines d'années, mais pas encore par les flotilles de voiliers de location. Atterisage sur Nacala, et au sud Ilha da Moçambique ( ou directement sur Porto Amélia, grande baie bien protégée, plutôt nommé aujourd'hui Pemba, ville assez sympathique et en plein essor). et la remontée vers les Quirimbas, destination qui rappelle à ses visiteurs Zanzibar " avant le tourisme" - surtout Ibo et son vieux fort Portugais. Et puis, si vous avez le temps, pourquoi pas la Tanzanie : Mafia, l'île de Pemba ( homonyme du port precédent!) et le port de Stonetown, la Ville de Pierre, à Zanzibar.
Une partie de la côte est protégée par ces îles et bien adaptée au catamaran, une partie ne l'est pas. Le challenge est de réussir la traversée du courant du Mozambique, 4 neouds en cette saison, portant vers le sud ; et d'avoir assez de vent. La météo imposera peut-être un départ en Mars.

Si un équipier motivé, ou deux ou trois, se présentent ; s'ils ont une certaine indépendance financière ( la caisse de bord devrait se contenter de 20 euros par jour); le gôut du brassage ( des cultures, mais aussi des écoutes !) je léverai l'ancre bien volontiers avec eux. Des trajets par étapes sont possibles.

dimanche 19 octobre 2008

La rivière Loza et le port d’Antsohihy


Pourquoi aller s’amarrer à Antsohihy , ( prononcer Antsoui ) bourgade bien enclavée dans les terres, et que j'ai déjà traversée maintes fois, car c'est une étape sur la nationale 6 ?
Parce que la magnifique rivière Loza y mène, sur 35 milles qui comptent parmi la plus étranges et les plus beaux que j’ai jamais parcourus. La Loza, avec ses gorges, ses tourbillons sacrés, l’immense lagune en son centre, et ses forêts bruissantes d’oiseaux, est très profonde par endroit, plus de 80 mètres. Elle est dominée par des collines rouges, et parcourues par des vents forts et réguliers. Il y a des crocodiles, des dauphins, mais qui restent invisibles.
Tout est si vert - impression de traverser un parc anglais sous spinnaker.
A trente milles de l’embouchure, un confluent mène à la rivière principale, qui n’est plus vraiment navigable : bien des boutres s’y sont échoués, me dit-on.
On déboule, toujours vent du bas sur le bras d'Antsohihy, où on évite des boutres, des baigneurs, des pirogues surchargées de charbon et où enfin on amarre - pour la première fois à Madagascar– Bilitis à quai.

Comme c'est bien, un quai ! Le port amont se trouve dans un tout petit bras de rivière qui laisse a pleine la place aux pirogues de nous dépasser. Il y a des flâneurs, et même l’éclairage nocturne, sur le entrepôts proches. Presque une marina … On peut aller manger des brochettes en ville à pied... n’est-ce pas le comble de la civilisation ? Hélas il faut faire vite, car la marée ( avec trois heures de retard sur l’horaire d’Hell-Ville) vide la rivière, brusquement, comme si on avait ouvert une écluse !
Bilitis se trouve à minuit posé sur un fond de vase, quatre mètres en dessous de la muraille du quai, heureusement bien protégée par de pneus.
Plus propice au sommeil, le mouillage du lendemain est situé dans un bras de rivière, face au nouveau port. Les courants y sont forts ( on s’en apercevra en levant l’ancre quand un tourbillon emmènera Bilitis cueillir quelques feuilles d’arbres dans les filières du bastingage.), mais l’eau est propre, et il fait bon y rester quelques jours. Roger en profite pour présenter sa fiancée à sa mère qu’il n’avait pas vu depuis huit ans, et renouveller ses papiers maritimes.

On redescend la belle Loza en partie de nuit, sous la pleine lune. Etrange sensation en mouillant en centre de la lagune : quand l’ancre accroche par 10 metres de fond, j'entends un bruit d'eau bizarre : c'est le courant, quatre noeuds au loch-mètre, qui fait cet impressionnantee succion entre les coques. Cette rivière est un monde changeant et habité, j’ai bien envie d’y revenir.

samedi 18 octobre 2008

Nosy Lava et Nosy Saba





Nous quittons la baie de Nosy Bé, direction le sud. Après un jour et demi de mer, un autre paysage : les roches volcaniques font place aux sédiments rouges et blancs . Nosy Lava et Nosy Saba sont des blocs de calcaires blancs tourmentés par l’érosion. La &g&tation est clairsemée, mais es fonds sont superbes et l’eau est plus fraîche qu’à Nosy Bé. Nosy Lava, « l’île Longue » est l’ancien pénitencier de Madagascar , un bateau à l’escale y fut même abordé par des détenus en fuite, vers 1995. L’île est revenue a sa pureté première.
A Nosy Saba, sa soeur plus petite, plus ronde, un bon mouillage forain près de la pointe sud-est nous abrite pour la nuit.



A 6 milles au sud-est de Nosy Lava, qui avec d’autres îlots protège une sorte de vaste rade, on mouille devant Analalava ( à coté du ketch Modia, qui fût notre voisin de chaîne au Port du Cratère). C’est une magnifique vieille ville coloniale, avec de grandes allées droites, de villes demeures à vérandas effondrées, un square ( qui me rappelle la place des Cocotiers à Nouméa) orné d’un kiosque a musique et de becs de gaz venus tout droit de Paris. C’est du moins ce que m’apprend Madame Renée, la patronne de l’hôtel Varatraza, spacieuse maison en ville avec de calmes varangues et une annexe sur la plage... Mme Renée est une zanatany , née à Madagascar, et elle me montre d’anciennes photo d’Analalava dans les années 1900, avec des dizaines de bateaux au mouillages dans la rade , dont un paquebot tout blanc. Mais c’est la disparition du bagne sur l’île d’en face que regrettent le plus les locaux. Concept bien français , (comme le château d’If, l’île du Diable en Guyane ou Poulo Condor au Vietnam), le bagne insulaire avait accueilli toute les gloires de la lutte pour l’indépendance, et après celle-ci, des détenus souvent assez fortunés pour faire venir du continent parents et amis, provisions de bouche, voire petites pépées ! La ville semble bien morte sans ces trafics, d’autant que la piste de 60 kilomètres vers la RN6 est exécrable, et les touristes sont encore rares. Dommage pour eux ! Il y a tout ce qui rend Madagascar si singulier, par ici .

lundi 6 octobre 2008

Catamarans dans la rivière


Sur la grande Terre, le long d’une côte exposée à la houle, au sud de Nosy Iranja, s’ouvre une fine échancrure, une espèce de fjord, la rivière de Baramahay. Son approche est défendue à un mille au large, et de part et d’autre de l’entrée, par des bancs qui sont dangereux quand la mer y déferle, mais c’est une escale très appréciée des boutres, et aussi des plaisanciers.
C’est toujours magique de quitter la mer agitée du large, et de passer entre des portes de pierre ouvrant sur un plan d’eau abrité. Les rives sont hautes, verdoyantes, découvrant de petites plages.
Le premier village est sur la rive Nord de la rivière. Les gens y sont sympathiques, le mouillage aisé, et il y a même un restaurant tenu par un Monsieur Théophile, un ancien de l’hôtel Nosy Iranja, qui se débrouille magnifiquement pour servir de la bière fraîche, sur de jolies tables aux nappes brodées, tout au bord de l’eau calme. Le village est si tranquille... c'est un allée de sable, conduisant de la plage à la source, dans une falaise La rivière se prolonge en amont dans une grande mangrove, d’où les habitantes tirent des crabes vraiment énormes, excellents, meilleurs encore que ceux qu’on vend dans leur gangue de boue au marché d’Hell-Ville.
Tiens ! Sur la rive d'en face, inattendus, multicolores, des catamarans type Hobie cat viennent se poser, escortés par une vedette. Un projet sud africain, mais qui ne favorise pas le copntact avec les locaux, apparement .
Bien sûr, ce village et sa rivière sont parfaitement inaccessibles par la route. C’est d’ailleurs ce qui fait la différence entre la guingette de Théophile et celles du bord de la Marne. Mais parmi les résidents de Nosy Bé, à Madirokely, chez Madame Senga, j’ai rencontré des gens qui veulent faire leur fête de mariage à Baramahay. Au moins leurs invités échapperont au retour aux embouteillages !
Vivre là … Ou du moins, y emporter deux sacs de riz, un ordinateur, et passer là, à l’abri dans la mangrove, le gros de la saison cyclonique ? C'est tentant !

samedi 4 octobre 2008

Petit carénage en Suisse



La vie sous-marine est si intense par ici que, même avec les brossages réguliers des deux coques, un carénage bi-annuel est nécessaire. Nous avons donc mis au sec Bilitis, pour lui offrir un poncage attentif, un brossage des anodes et surtout une nouvelle couche d’antifouling rouge.


La mise au sec s’est faite en 10 heures, entre deux marées à fort coefficient, chez Mada Nautique. Dans le vaste chantier de Marc, entre les hangars et quais en ruine du vieux port sucrier du Cratère, défilent les coques rapides des centres de plongées, les luxueux catamaran des investisseurs Sud-africains, Mauriciens ou Réunionnais, et quelques pirogues plus improbables de navigateurs au long cours fignolant leurs réparations sur plusieurs années, et qui sont une mine de trucs et astuces… Le personnel est sympathique, il y a l’éléctricité et c’est plus facile de gérer ses déchets là que sur la plage de Madirokely ! Rigueur et convivialité : le chantier de Marc, qui est suisse, fonctionne… quasiment comme en Suisse. Il produit également de trés belles coques en contreplaqué époxy–fibre de verre.

mercredi 24 septembre 2008

La carte ne date pas d’hier


Les levées de la carte de « Nossi Be et îles environnantes » vendue par le SHOM en France datent des années 1880 ; elles sont signées de deux valeureux sous-ingénieurs hydrographes, à bord de la " Tirailleuse". Tout un programme, dans ce nom ! La gravure d’époque, tout en grisé, est superbe. Le cartouche confesse que les levées du Port Radama datent de 1824, et sont dues à Messieurs les Anglais.
Un autre drapeau s'est levé, tant mieux, mais le corail a poussé depuis, ce qui est un inconvénient. Les phares se sont éteints, comme celui de Nosy Tanikely. Les rivières ont craché des monceaux d'alluvions. De nouveaux villages, de nouveaux "arbres remarquables" ont poussé.

Autre inconvénient, le méridien qui sert de base à la longitude de ces vielles cartes est encore le méridien de Paris – ce qui n’est guère commode, même si cela rappelle aux amateurs de Tintin le "Trésor de Rackham le Rouge".
( Tintin : Capitaine, nous sommes des ânes !...
Capitaine Haddock : Que voulez-vous dire ?...
Tintin : Voyons, capitaine, le méridien par rapport auquel vous avez compté les degrés de longitude, c'est naturellement le méridien de Greenwich ?...
Capitaine Haddock : évidemment, ce n'est pas celui de Tombouctou !
Tintin : Attendez ! Le chevalier de Hadoque, lui, a certainement compté en prenant comme méridien d'origine le méridien de Paris, qui est situé à plus de deux degrés à l'est du méridien de Greenwich !...
Capitaine Haddock : Mille sabords ! vous avez raison ! Comment n'y avons-nous pas songé plus tôt ?... Nous avons donc été trop loin vers l'ouest !... Il faut rebrousser chemin !
).
A l’heure du GPS ce détail n’est pas un gros souci.
Il existe d’autres cartes, plus récentes, qui servent aux excursions mélant ballades terrestres et croisières. Elle sont plus précises, en couleurs, et réalisées d'après des photos aériennes prises en 1955. Elles sont seulement disponibles sous la forme de photocopies couleurs à commander à l’institut géographique de Madagascar, à Tananarive.

samedi 6 septembre 2008

Tous Wera-wera, les marins


Il semble que la particularité des gens de bateau du monde entier, mais de ceux du Nord de Madagascar en particulier, soit d’être « wera-wera », c'est-à-dire un peu vantards.
La photo ci-contre, -le loch électronique de notre catamaran affichant un tranquille 14 noeuds au vent arrière- est une bonne illustration de ce coté vantard, grande gueule.
C’est pas mal du tout, 14 noeuds, 26 km/h, pour un voilier ; sur un monocoque on est contents dès 6 nœuds, et on tombe en extase à 10. Naturellement, quand l’autre soir, au bistro de Madame Senga à Madirolely je mentionnais cette vitesse de 14, voire 15 noeuds, courue pendant plus d’une heure, je trouvai plus wera-wera que moi. Mon ami Nicolas assure que les plus longues pirogues malgaches sont chronométrées au GPS à plus de 16 noeuds ; et les grands catamarans Wharram comme le nôtre sont censés atteindre des vitesses de 18 noeuds, (soit 33 km/h). Il parle d’autorité et je veux le croire car il a créée voici 15 ans la remarquable entreprise ALEFA, qui organise des périples en pirogues et à bord d’un boutre, et qu’il est aussi un passionné de Wharrams. (son site : www.pirogue-madagascar.com).

jeudi 4 septembre 2008

N’oubliez pas Roger, s’il vous plaît.


Il est difficile de dire tout ce que les marins malgaches apportent comme intérêt et comme agrément aux croisières effectuées dans leurs eaux.
Notre " matilo", Monsieur Roger – ce prénom est son entier etat-civil – est à la fois
- musicien, ancien guitariste du groupe « Mikado » et inlassable fileur d’accords, aux accents souvent orientaux, comme ceux des joueurs de valiha.
- il est aussi pêcheur, expert en leurres et ramenant la ligne a grande brassées quand il a bloqué la canne !
- navigateur, connaissant à l’ancienne, sans carte un grand nombre de mouillages, de vents et de routes ;
- équipier, avec des réflexe appris sur les boutres : il sait faire virer le bateau, parfois retif à passer sur l’autre cap, comme tout les catamarans, en tenant a bras le corps l’immense foc a contre.
-cuisinier, sachant adapter salades et ragoûts au goût des vahaza sans perdre le parfum malgache.
J’en oublie. Tout cela avec flegme et beaucoup de talent. Il ne parlait pas français, je ne parlais pas sakalave ; nous avons fait pas mal de progrès
Sacré Roger ! Les clients ( et clientes) de Bilitis l’adorent, le comblent de compliments à leur départ… à défaut hélas de pourboires. Peut être ne veulent ils pas le froisser, tant il a montré de gentillesse et d’esprit de camaraderie. Grossière erreur !
Oh, jeunes passagers fortunés ! N’oubliez pas qu’a Madagascar le plus sincère des merci passe par un gentil billet.

lundi 1 septembre 2008

Nosy Faly, l'île contente


Faly en malgache veut dire content, heureux... Nosy Faly, à l'est de Nosy Bé est une île bien nommée.
Quel plaisir de la voir grandir doucement, puis de plus en plus vite car le taliho nous fait surfer à quelques 14 noeuds. La côte de Nosy Faly est basse et boisée, et se détache sur un fond de hautes montagnes.
Le vent nous fait réduire la voilure avant d'embouquer le chenal quasi invisible du large. L'accès se fait entre des roches assez traitresses pour qui ne les connaît pas, et c'est ensuite un lagon vert, paisible parcouru de nombreuse pirogues agiles et rapides sur leur voile tendue par deux perches.
On mouille dans le passage étroit qui sépare Nosy Faly au sud d'un péninsule rattachée à la Grande Terre, où une 404 bâchée, solitaire sur la rive, témoigne de l'existence d'une piste. Mouillage en deux temps, d'abord dans l'anse face au petit village d'Antafianabotry, qui accueille "beaucoup de boutres" comme son nom l'indique, pour pouvoir le visiter tranquillement. Puis dans le chenal, pour y dormir sans souçi car l'anse assèche a la basse mer, et qu'un orage menace.
Au matin, après avoir pêche une sorte de murène féroce et pleine d'arêtes, nouveau mouillage sur la cote ouest de l'île, avec à la clé une belle ballade sur la crête vers un petit village isolé.
On tarde u peu trop ... et le retour se fait aussi musclé que l'aller, vface au m^me vent de l'apres midi, mais qui nous est défavorable cette fois ci. Il aurait fallu monter vers les Mitsio pour en profiter ! On rentre vers Hell Ville, la capitale de Nosy Bé, et ses lumières longeant un porte conteneur vivement eclairé qui décharge sur des allèges, on mouille pour la nuit dans le fond de la rade, face à la boîte de nuit du Vieux Port et ses gurlandes d'ampoules : le vent nous porte sapiky ségas et salégy. On se croirait presque dans un port de la côte d'Azur... La civilisation a son charme, quand on rentre content de Nosy Faly.

vendredi 22 août 2008

5 jours de bonheur.



Voici au départ de Nosy Bé un descriptif du parcours sur 5 Jours - a confirmer avec l'équipage et dependante des conditions météo)



1er jour : Nosy Kisimany



Départ à 10 h du port du Cratère, ancien port sucrier de l’île, à 2 kilomètres d’Ambatoloaka.

On embarque sur Bilitis, catamaran de 12, 80 m qui lève l’ancre pour Nosy Kisimany. Café et tartines à bord. Navigation à la voile laissant l’îlot de Nosy Tanikely par le travers.

Déjeuner à bord ou à l’escale à Tanikely, si les conditions météo sont favorables. Pêche à la traîne en route. (barracuda, carangues)

15 h 30 : Escale à Nosy Kisimany, ilot boisé et habité à proximité de Tani Bé, la Grande Terre, dans un remarquable port naturel constitué par un ancien cratère :

Visite du village, rencontre des pécheurs de « dinga-dinga », salutations au roi coutumier. Possibilité de petite marche en forêt, nage.

Dîner feu de camp sur la rive sous les cocotiers, avec le poisson ou les crustacés achetés sur place en grillade. Nuit à bord, bercée par l’appel des makis, lémuriens nocturnes.



Jour 2 : Baie des Russes

A 7h 30, on léve l’ancre pour la baie des Russes, ou d’Ambavatoby, vaste réseau de vallées envahies par la mer sur la Grande Terre. Ce site totalement inaccessible par la route et ayant conservé toute sa pureté naturelle.

Arrivée vers 11h, escale sur une plage de sable blanc à l’entrée de la baie, déjeuner à bord ou sur la plage à l’ombre des arbres. Pêche à la palangrote aux alentours du bateau. D^piner sur la plage ou a bord au choix des passagers. Nuit à bord.



Jour 3 : Baie des Russes, bis.

A 11 h 30, on léve l’ancre pour traverser la baie des Russes vers le village de Marohariva, Possibilité d’excursion terrestre avec un guide vers un ancien fortin, et les bassins d’une ancienne plantation. Dîner et nuit à Bord.





Jours 4 : Rivière de Baramamahy :

Départ à 5 h 30 ( rien ne vous empêche de rester dans vos couchettes !) pour la baie de Baramay autre site privilégié de la Grande Terre. On laisse sur babord les îles jumelées de Nosy Iranja, et divers îlots anciennes cheminées de volcans. Si les conditions météo sont favorables, possibilité de mouiller brièvement sur Iranja kely, propriété d’un hotel 4 étoiles et relié à Iranja Bé par un long cordon de sable blanc. Puis on retourne vers la grande Terre, longeant une immense et vierge plage de sable blanc, et on embouque le chenal étroit de la Rivière de Baramamahy, que le catamaran Bilitis peut remonter sur plusieurs milles.

Visite du village d’Ambariomena rencontre des constructeurs de boutres. Marche en forêt, à la rencontre des cultivateurs.

Dîner feu de camp sur la rive, avec le poisson ou les crustacés achetés sur place en grillade.




Jours 5 : retour vers Nosy Be :

C’est une longue journée de mer : Départ à l’aube pour le port du Cratère.
Traversée d’une traite vers le port du Cratère, aux allures portantes. Si le vent est fort, possibilité d'escale brève à Nosy Iranja. ( coté petite Iranja)Pêche à la traine en route . Arrivée peu avant le coucher du soleil.

jeudi 21 août 2008

Pauvreté et exploitation sexuelle à Madagascar et Nosy Bé


Que penser des sites web qui dénoncent l'exploitation sexuelle a Madagascar et Nosy Bé ?
Ils datent un peu. Nosy Bé a bien failli devenir une destination du tourisme sexuel, au même titre que certaines plages de la Thaïlande ou de la République Dominicaine, mais il semble que le danger soit écarté, quoique en disent certains sur deux ou trois sites qui dénigrent systématiquement notre destination (et contre lesquels les opérateurs locaux ont décidé de réagir.)

Depuis 2006 le gouvernement Malgache a voulu enrayer l’escalade des visites de touristes mus uniquement par l’envie d’aligner des conquêtes faciles – ce qui faisait de Nosy-Bé un vortex de la prostitution sur tout le nord de la grande île, attirant des jeunes filles sans autre moyen de subsistance pour elles et leur famille. Les lois sur le proxénetisme ont été activées, des règlements sur les tenues « indécentes » édictés, et les heures de fermetures de bars et boîtes de nuit ont été intelligement avancées ( ainsi tout le village d’Ambatoloaka n’est plus obligé de veiller jusqu’à l’aube et ne résonne plus de disputes de filles dans l’unique rue de bord de mer – les pécheurs et plongeurs matinaux apprécient !).

Les familles reviennent en grand nombre, ainsi que les couples, les sportifs. Bon, ne faisons pas d'angélisme : Nosy Be n’est certes pas devenu Lourdes, il y à toujours des messieurs seuls en quête d'aventure... mais l'île a réussi sa reconversion, et sa réintégration dans le circuit des visiteurs de bon aloi, tout comme d’autres sites de Madagascar, tels Diego Suarez. Heureusement le sens de la fête, la convivialité, si typiques de Nosy Bé et du Nord de Mada n’en sont pas morts: vous les retrouverez par exemple dans la beach party du bord de mer à Madirokely, qui rassemble toute l’île les dimanches en fin d’après-midi, dans une ambiance à la fois survoltée et nature que je n’ai retrouvée qu’a Rio de Janeiro. Bref la bataille continue, mais elle semble gagnée.

Sur Bilitis, sans porter de jugement moral (Le débat sur la place des interactions sexuelles entre la population et les touristes dans la cadre d’un tourisme durable et « pro poor » est assez complexe, et la création d’emploi pour les jeunes est sûrement une nécessité aussi urgente que la répression des minijupes…) nous appliquons, pleinement, la loi qui interdit l’hébergement des personnes se livrant habituellement à la prostitution.

Et vous, comment pouvez vous agir ? Venez à Nosy Bé. Dépensez-y de l'argent, si vous le pouvez, et surtout dans des activités dont tout les profits seront distribués sur place, sans recourir a des importations de carburant ou de produits de luxe. Des excursions, des soins de coiffure et massage, de repas de gastronomie locale... et des croisières nature... comme les nôtres : c'est une façon directe de lutter contre la pauvreté à Madagascar.
PS : La photo ci-jointe prise il y a des années est ici uniquement parce que je la trouve sympa, et ne présume nullement de ce qui se passait derrière le rideau. Quant on vous dit qu’il ne faut pas céder aux préjugés ! :-)

vendredi 15 août 2008

bonne pêche ...


Péché hier au large de Nosy Kisimany : Talio, ou Barracuda, 17 kg, 1m 30 cm.

Hier Bilitis a battu son record de prise alors que nous rentrions de Nosy Kisimany, faisant la course avec une grande pirogue. Frrrtt ! Le moulinet à babord se déclenche. On abat. La ligne remontée à grande brassée, car la canne s’est bloquée, amène près de la surface une masse qui envoie des reflets blanchâtres, pesante, tournoyante.
Un requin ? Non, un poisson proche du barracuda, qui au moment de l’attraper nous a paru peser trente kilos pour un mêtre quatre vingt. Il s’est laissé amener et crocheter sans trop de résistance. Une belle créature fuselée et tout en muscles, aux larges écailles et à la gueule énorme. (Rétrécissement insidieux, mêtre et balance en main , le bête ne faisait plus qu’un mêtre trente et 17 kilogrammes. )
Un « talio », comme le vent de ce jour là – voila comment on l’appelle mais je n’en suis pas sûr. Le nom local des poissons varie tellement que notre marin l’appelle « poisson comme celui péché au Mitisio » . Sûrement un cousin du barracuda, même si ses dents sont moins régulières, mais puissantes : même après sa mort elles tranchent la corde de nylon tressé qui passe par ses ouies.
Le leurre – on pêche avec des leurres importés, qui se maintiennent en tressautant à 10 mètres de fond - est a moitié mâché en deux. On a eu bien de la chance qu’il ne se soit pas décroché

« Misaotra Zahanary » a crié en riant le marin vers le ciel, et vers la pirogue distancée, d’où on nous a regardé avec quelque jalousie.
Oui, "Merci Bon Dieu" : D’autant qu’il paraît que les très belles prises se font rares : Un ami qui pèche « au gros » et au moteur sur les récifs très au large depuis des années, et qui a fini par rejoindre une entreprise spécialisée, m’explique que la réserve s’épuise. Il y a encore des retours triomphants, avec des marlins, des espadons voiliers d’une beauté saisisnate quand on les tire sur la plage ; mais ils se font plus rares. Il faudrait peut-être décompter les prises, les faire payer, comme dans les réserves africaines. Sinon, comme en Méditerranée les belles pêches ne seront qu’un souvenir.

Ce serait bien dommage : découpé a terre notre « talio » fait le bonheur du gardien, de la vendeuse d’Olivia, de la femme de ménage, et du diner du soir accommodé avec des zitoni napolitains : le foie des grands poisons devient le liant d’une excellente sauce tomate.

lundi 11 août 2008

Nosy Komba, cool volcano


Nosy Komba : à 6 milles du port du Cratère, c'est la plus haute des îles de l’archipel Nosybéen, puisque elle dépasse 600 m. Du large, c'est visiblement un cône volcanique, tout couvert d'épaisses forets. Trés sauvage, c'est aussi la plus "coooool", très appréciée des voyageurs sac a dos , qui ont souvent deja écumé les îles du sud de la Thaïlande et l'Indonesie ... et qui craignent les débordements supposés d'Hell ville ou d'Ambatoloaka.
Il est vrai que tout ici reste a taille humaine : les hôtels ont six chambres, les restaurants quatre où cinq tables - toutes les pieds dans le sable et non sur le ciment...

Le village d’Ampangorina, dont le rivage figure sur bien des cartes postales et des brochures touristiques, offre un assez bon mouillage, un peu rouleur dans les vagues de la marée, mais ceci n’est pas génant sur un catamaran. On mouille devant l’anse principale du village, y accédant du nord par un large chenal entre les roches émérgées. Fond de sable tres clair avec des patates de corail isolées.
On arrive dans l'après midi et le soir, on profite de ambiance chaleureuse et tranquille dinant dans une des gargottes au bord de l’eau, et bavardant dans un ou deux bars avec un bon programme musical.
Nosy Komba la nuit représente sans doute le meilleur compromis entre le sens de la fête des gens du Nord ouest, et l’animation modérée que recherchent les voyageurs individuels.

Cette "nightscene" discrète s’"teint à 9h 30, dix heures au plus tard et on revient sur Bilitis resté sagement à l’ancre, ses repères calés sur les étoiles.


Au matin possibilité d’escalader la montagne, par un magnifique sentier pavé du temps des missionnaires, et d'acheter des nappes brodées ainsi que des bois sculptées - Nosy Komba est le meilleur centre d'artisant du la région, avec de vrai créateurs et créatrices inspirés... Cependant que le marin fait de l’eau à la fontaine : l’eau potable du réseau de Nosy Komba récemment rénové est aussi reputée que l'eau minerale.

Suite du programme quand les cales sont pleines : retour sur Nosy Bé par l'ilot de Nosy Tanikely, en arrivant avant la foule ; ou prolongation vers Nosy Faly, qui ferme la baie à l'Est.

samedi 9 août 2008

Voile dans un paradis naturel


Comment les malgaches sont ils arrivés à Nosy Bé ? En bateau bien sûr : L'île s'est separée de l'afrique et du Gondwana bien avant l'apparition de l'homme... Et plus précisement en multicoques traditionnels, dont Bilitis est avec toute la flotte des "Wharram " l'un des héritiers.

Cette page est dédiée à la mémoire du voyage du Sarimanok : "En 1985, Bob Hobman et un équipage de six marins gagnaient un fabuleux pari : traverser l'océan Indien, de Bali à Madagascar, sur un trimaran de bambou comme l'avaient fait, il y a quelques milliers d'années, les premiers marins de la planète. Le Sarimanok - (c'est le nom d'un petit oiseau porte-bonheur du Sud-Est asiatique) a été construit selon les techniques néolithiques disparues (aucun métal, seulement des matériaux organiques). De l'abattage de l'arbre qui, évidé, constitue la coque, au tissage des voiles, tout releva de prouesses hors du commun" - c'est ce que dit le site web de l'éditeur de Bob Hobman, mais ces techniques restent toujours toujours pratiquées au quotidien à Madagascar, comme vous pourrez le découvrir en visitant les village de pecheurs et de charpentiers avec nous .

Les racines malaises de la population sont visibles a Madagascar sur les hauts plateaux comme sur la côte et aux Comores : vous le retrouverez dans des yeux finement bridés, une peau claire... mélées aux robustes statures de l'Afrique de l'Est.

Leur migration n'a pas été une partie de plaisir : Le site résume ainsi le livre de Hobman " La traversée, longue de 4 000 milles, sera une formidable épreuve. Pendant deux mois, les tempêtes se succèdent. A bord tout est trempé, la nourriture (à base de poisson séché) pourrit, un des hommes tombe malade, et l'équipage n'a rien à espérer du pétrolier norvégien qui croise sa route sans apercevoir ce fétu de paille sur l'océan."
Heureusement, sur Bilitis on reste en vue des côtes et d'ailleurs même le poisson seché peut etre délicieux en bouillon !
Bob Hobman a offert son trimaran au CNRO, centre de recherche océanographique de Nosy Bé et on peut le visiter. Si vous voulez en savoir plus avant d'embarquer en croisière sur Bilitis, commandez le livre chez Amazon !

mardi 5 août 2008

Aménagement intérieur du catamaran


Comment on est dedans ? La question n'est pas essentielle, car on vit dehors, mais redisons tout de même que Bilitis est spacieux et agréable. Il y a deux grandes cabines doubles, une troisième plus petite. S'y ajoutentr une cabine équipage, une timonerie tres agréable.
Dans les deux coques, il y à une vraie hauteur debout ( 1, 90 m. sous barrots) On y descend par deux petites échelles mais de grands panneaux ouvrants permettent d'entrer et de sortir de partout : L'architecte James Wharram et sa compagne Hanneke ont beaucoup réfléchi a l'utilisation de l'espace tres polyvalent et dégagé mais avec la possibilité d'avoir de l'intimité.
Des amélioration ont été apportées aux plans wharram : des doubles parois ou vaigrages recouvrent une grande partie des cabines assurant une bonne isolation. Les matelas sont épais et récents. La salle de bains offre un WC marin , et l'eau sous pression au pied.
Voici deux photos, celle du " carré" ou petite salle a manger, avec sa table en forme de cerf-volant, sympathique pour les repas du soir quand il y a du vent, ou pour jouer aux cartes ou au 421.
Et le bureau-bibliothèque-chambre à carte, où on est bien pour lire, il y a des bouquins en français, en anglais, les guides de Madagascar et de l'océan Indien. Dans la cabine coté se trouve une deuxième table à cartes que j'utilise quand il y a des clients pour tenir le journal de bord et étudier le parcours du lendemain.
Mais les soirées se passent surtout sur la plage à portée d'annexe, ou sur le pont, sous la lampe accrochée a la bôme, ou dans le filet. Un équipement important du bateau, dont on à déjà parlé, est la guitare, mais il y a aussi une petite sono avec une entrée pour les lecteurs MP3.
L'électricité est d'origine solaire, ( avec un petit groupe d'appoint si necessaire) en 12 volts, un onduleur 220 volts permet de recharger téléphones, appareils photos, voire ordinateur.

jeudi 31 juillet 2008

Bilitis, la chanson d'un cata


Bilitis est venu de France à Madagascar par la Méditerranée, la Mer Rouge et la Corne d’Afrique et il a d’abord opéré en charter sur la côte sud malgache, vers Tuléar.
Catamaran de 42 pieds (12 mètres 80) gréé en cotre, (c’est à dire avec grand voile, génois, trinquette) Bilitis est un Wharram. Ces bateaux originaux ont leur propre légende, entretenue par James Wharram Design et la coterie des propriétaires passionnés ( voir www.wharram.com) Dans la série des Pahi, il est le n° 115 du type « Captain Cook ».
Comme tous les plans de James Wharram, le Pahi est inspiré des catamarans hauturiers polynésiens, mais bénéficie des technologies de notre époque : coque CTP – époxy, recouvert de fibre de verre, et sur Bilitis mat aluminium, gréément inox surdimensionné, winches deux vitesses, spinnakers, centrale de navigation...
Ses points forts : léger et rapide Bilitis n’a qu’un un tirant d’eau réduit : moins de 0, 6 mètres, idéal pour les côtes abritées de Nosy Be et ses îles, où les marées ont une amplitude allant jusqu’à 4 mètres. Il aime les plages : vous le voyez ici posé sur celle de Majunga.
Bilitis offre avant tout de l’espace : un confort simple, mais avec deux cabines spacieuses à l’avant, une cabine plus simple à l’arrière. Une timonerie permet de faire dormir un quatrième couple ; une cinquième cabine « équipage » se trouve derrière la vaste cambuse où on peut cuisiner à plusieurs.
Sécurité : construit et homologué en France en première catégorie en 1998, il est de part sa conception avec compartiment isolé par une cloison étanche à l’avant de chacune des deux coques, particulièrement sûr. Bien équipé ( GPS, sonar, VHFl arbore le pavillon malgache depuis 2000, ou il est homologué pour 10 passagers et 2 membres d’équipage. Sa dernière visite technique de sécurité date d’avril 2008.

Oh et pour finir : Bilitis etait une poétesse grecque antique, qui a célébre l'amour et dont Pierre Louyis a fait l'héroine des "Chansons de Bilitis", devenu un film a succès - on ne change pas un nom comme celui là!

lundi 21 juillet 2008

Nosy Mamoko


Nosy Mamoko, au fond de la baie d’Ampasindave, à 30 milles de Nosy Bé, c’est une île sacrée. Elles le sont toutes par ici, a des degrés divers, certes ; mais celle-ci, outre des tombeaux de reines, héberge des tortues terrestres –introduites par l’homme, comme d’ailleurs les lémuriens, vu la taille exigüe du « biotope » – et qui sont protégées par des interdits puissants.

Nosy Mamoko offre un mouillage sûr, entouré de forêts, dans des eaux d’un vert sombre entre l’île et la Grande terre. Quasi-sûr du moins : le chenal était l’autre nuit parcouru par une série de coup de vents. Nous aurions du mouiller plus près du rivage de Mamoko. On devrait, on pourrait toujours mouiller plus près du bord, avec un bateau tel que Bilitis.

A terre, on rencontre les habitants, cinq ou six familles, dont plusieurs pêcheurs de « dinga dinga », les holothuries ou concombres de mer, qu’on ne trouve plus que par des fonds de plus de vingt mêtres. L’un d’entre ces pêcheurs est le zandry, le petit frère de Roger, notre matelot. Pourtant il semble plus vieux que lui de dix ans. La plongée l’a marqué, buriné.
La pêche au Dinga-dinga est usante, peu rentable. 4 euros sont payés par le collecteur chinois au bourg d’Ambanja , pour un kilo de ces vilaines bêtes séchées. Les holothuries hélas sont menacées de disparition. Combien de plongées en apnée, à la limite de l’asphyxie, combien de brusques remontées pour récolter ce mol animal gorgé d’eau qui desséché ne doit pas peser plus d’un dixième de son poids vif. Dans la nuit on voit au loin les puissantes lumières d'un grand crevettier qui vient ratisser les fonds, sans doute en enfreignant la loi car les licences de peches côtière ontété supprimées.

Apres Mamoko, cap sur la grande terre, le lendemain. A 7 h, on léve l’ancre. Nul n’empêche nos passagers de rester dans leurs couchettes ! mais le paysage des hautes montagnes mauves au loin, des collines vert sombre qui nous entourent, et de l’eau moirée comme celle d’un lac, est irresistible. Tellement ample et serein.
On mouille pour la matinée à l’embouchure d’une rivière sans nom, ouvrant son éventail de sable au pied de hautes collines . Un tout petit village est dominé par une cascade. On s’y baigne, sous les regards intéressés d’un femme du village sortie exprès de sa case, au regard insistant . Roger, peu rassuré, pense qu’il doit s’agir d’une sorcière. On visite le jardin de M. Christian, qui porte un grand chapeau et cultive des fleurs a foison. Puis on marche en forêt le long d’un sentier offrant des vues superbes sur la côte et les îles. Roger donne des explications sur les nombreuses plantes médicinales.Sur la carte, la grand route côtière n’est qu’a vingts kilomètres, mais le sentier s’arrête , la forêt est impénétrable. On ne circule qu’en pirogue, par ici. Sorcière, enchantements, remèdes, rois du temps passé : les îles de Nosy be ne sont pas un conte de Perrault, la réalité y est parfois rude, pour les pêcheurs de Dinga-dinga par exemple... Mais quelle splendeur dans cette nature hors du temps.

dimanche 20 juillet 2008

Nosy Sakatia


Nosy Sakatia, c’est notre « day cruise », notre sortie d’un jour favorite. Elle vise a échapper au foules qui "font", serrés comme des oignons sur des petites barques a moteur, le triangle Nosy Komba, Tanikely, et retour à Ambatoloaka sur Nosy Bé. Ce classique des opérateurs locaux a pourtant son charme, surtout hors des heures d’affluence, mais nous preférons la balade a Nosy Sakatia.

Le départ se fait à 8 h 30 du port du Cratère, ancien port sucrier de l’île avec sa vieille locomotive abandonnée et son essaim de voiliers de croisière au repos. On embarque sur Bilitis, et on lève l’ancre pour Nosy Sakatia, île toute proche de Nosy Bé mais au relief et à la végétation spécifique. Café et tartines à bord. Navigation à la voile, le long de la côte ouest de Nosy Bé laissant à tribord les plages d’Ambatoloaka, Madirokely, Ambondrona, l’île de Nosy Tanga, et le banc de Dzamandzar… où l’espoir d’une belle prise nous fait tutoyer le corail. Mouillage avant midi dans un mêtre cinquante d’eau, ( pas de souci, on tire 60 centimètres) devant une très belle plage à l’abri d’une péninsule boisée au sud est de Nosy Sakatia, (péninsule qui est une réserve naturelle intégrale car on y trouve le plus petit cameléon du monde, deux centimetres environ. )

On reste trois heures sur Sakatia, une escale nature vraiment très interessante offrant des possibilité de ballade sur les sentiers de l’île, la visite de l’école et du dispensaire, et bien sûr les joies de la natation, de la plongée masque et tuba ou du farniente à bord et sur la plage.

Déjeuner à bord sous le taud de pont. Ballades ou siestes. Au retour navigation à la voile, avec le vent au portant, le soleil qui baise déjà : caïpirinhas . Arrivée au Cratère a 16 heures 30.


Tentés ? Téléphonez moi au 032 41 26 966 ou 00 261 32 41 26 966.

vendredi 18 juillet 2008

Nosy Kisimany, port parfaitement rond




Naviguer a Nosy Be, c'est un peu relire l'extraordinaire ouvrage " Aux îles d'Auvergne" qui imagine les volcans du massif Central en France noyés sous 1000 metres d'eau.
Les environs de Nosy bé sont ponctués de volcans a demi submergés, simples cheminées de basaltes émergeant comme des cylindres usés ( les 4 freres par exemple) , ou cônes quasi parfaits comme l'espece de Fuji yama qui domine la baie d'Ampasindava...
Les plus extraordinaires de ces vestiges volcaniques, ce sont les crateres envahis par la mer : le petit port du Cratère, privatisé par les PNB, Pecheries de nosy Bé, est un exemple parfait qui sera sans doute converti un jour en hotel 4 étoiles tant le site est beau et préservé... et moins connu, il y a aussi l'île de Nosy Kisimany proche de la Grande terre.
Bilitis y est allé plusieurs fois ; l'entrée de ce hâvre circulaire se fait par le coté abaissé du cratère, face au rivage de la Grande terre ; le port naturel ainsi crée est protégé des vents du large par la levre orientale du cratére qui s'éléve a 50 metres de haut et est abondamment couverte de forêts.

L'île est peuplée d'un cinquantaine de personnes, on y contruisait des boutres et on s'y refugiait depuis des temps sans doute tres anciens. Elle a toujours son Ampanjaka, son roi traditionnel. A 70 ans , il a encore tous ses muscles (sinon toutes ses dents), et il convient de lui presenter ses respects.

Le 26 juin dernier, fete nationale malgache, nous y avons improvisé un petit concert de nuit autour d'un feu de camp avec Roger, notre matelot guitariste, en première ligne. Et tard dans la nuit, a bord, nous avons entendu l'appel repeté des makis delimitant leur territoire dans la forêt de l'île.

lundi 14 juillet 2008

Croisière à la baie des Russes


Il y a deux jours, nous sommes partis avec deux sympathiques Réunionnais à la Baie des Russes. C'est un vaste golfe qui s'ouvre dans la cote nord-ouest de la Grande ïle de madagascar, un peu comme une large main aux doigts ecartés par des péninsules couvertes de forêts .
On l'atteint en 4 heures de navigation. Le goulet d'accès est étroit, et défendu par des roches a demi submergées - dans la direction d'ou on arrive bien sur ce qui impose quelques virements de bord.
Le paradis se mérite ! mais il en vaut la peine.
Imaginez le golfe du Morbihan... sans une seule villa bien sûr, mais avec des baleines et des poissons clowns, des manguiers géants et des baobabs sur les crêtes. Nous etion seuls au mouillage sauf un catamaran de plus de 20 metres, ancré forcément plus au large et qui est parti dans la nuit - non sans avoir demontre sa panoplie de jetskis embarqués et autre toys couteux. Il est unique en son genre à Mada rassurez vous.
Bilitis n'offre pas ce type de luxe ... mais des piroguiers viennent l'aborder pour vendre des langoustes toute fraiches et vraiement énormes et un guide pour nous raconter l'histoire de l'escadre Russe faisant escale dans la baie durant la guerre de 1905 : 40 navires de guerre, portant 12 000 hommes sous les ordres de l'Amiral Rojestvensky, en route de saint Petersbourg vers la mer du Japon ...
Il nous montre des photos tirées de vieux numéros de l'Illustration : cette escadre de hauts croiseurs fumant de toutes leur cheminées impresionne.
On a peine a les imaginer dans cette baie pure comme les origines du monde !

croisière aux îles Mitsio



Mitsio " celles qu'on vise", c'est un groupe d'île renommé pour sa beauté au nord est de Nosy Bé. On les vise en effet des qu'on passe entre Nosy Bé et Nosy Komba et qu'on s'engage dans la baie fermée par l'île de Nosy Faly pour remonter vers le nord.

Mais on y arrive pas aussi facilement que cela du moins en juillet aout : le Varatraza, le vent du nord est, s'oppose à la progression du bateau et lève parfois contre la marée une mer obstinée sur 30 milles.
La récompense, c'est de naviguer parmi les Quatre freres, hauts pitons de basalte emergeant de 80 metres de la surface. C'est l'arrivée dans la profonde baie de Marimbe a la nuit, sur une eau parfaitement plane, avec les bêlements des chevres entre les rafales de vent.

C'est la decouverte d'au matin d'une végetation etrange, palmiers satrana, aux feuilles en eventail, points d'eau rares, mais sentiers villageois sympathiques filant de plage en plage par les cols de cette petite montagne engloutie qu'est la Grande Mitsio.

Ce n'est pas le paradis tropical aux sable et aux ombrages voluptueux qu'on trouve aux îles Radama, mais un lieu d'une grande beauté, quoique un peu austere pour certains.

Et le retour se fait sous spi, avec des poissons plus voraces sur les appats ...

samedi 12 juillet 2008

Coup d'oeil sur la carte



Voici la carte de ce petit "maradis" ( comme on devrait appeler les Edens maritimes qui subsistent sur la planète, de la Mer d'Iroise à la baie d'Along !

Et voici votre programme de découvertes :

- mini-croisières d’un jour vers Nosy Sakatia, Tanikely.

- croisières de deux jours de Nosy Be à la Baie des Russes, à Nosy Kisimany, Nosy Iranja ,

- 3 à 4 jours vers les Mitsio, Baramahay ou les Radama

- trek maritimes et terrestres de 6 a 10 jours: Mitsio et parc de l’Ankarana.

Nos points forts :
-Un skipper français, un matelot et une cuisinière ( des 4 passagers) malgaches.

-Un programme nature accès sur la decouverte des côtes et de leurs habitants.-Le respect de l'environnement ( pas de surpêche, peu de moteur, gestion rigoureuse des déchêts)- des activités variées, ( plongée tuba, traîne, trekkings, bivouacs, etc...)

Rappellons que Bilitis, un catamaran de 12.80m et son équipage, basés à Nosy bé, Madagascar, vous attendent pour une croisière entre lémuriens et poissons clowns, entre cascades et corail, pour 1 à 5 jours et pour des prix étidies, des 59 euros par passagers si vous etez 4 ou plus, et 89 euros par passagers si vous êtes deux...

vendredi 11 juillet 2008

Pourquoi un blog sur la voile à Madagascar?



Pourquoi ce blog ?
Pour vous parler d'un site naturel extraordinaire : les îles du Nord Ouest de Madagascar , vrai patrimoine mondial de l'humanité.

Et puis pour relater les navigations de Bilitis, un catamaran de 12.80m et son équipage, basés à Nosy Bé, Madagascar, qui vous attendent pour une croisière entre lémuriens et poissons clowns, entre cascades et corail, pour 1 à 5 jours et pour 2 à 8 passagers...

Une activité que j'ai toujours voulu faire , d'abord en tant que client lorsque je visitais Madagascar depuis la Réunion, au début des années 2000. Puis en tant que professionnel, quand je me suis installé a Madagascar en 2006, avec trois raisons majeures de choisir finalement Nosy Bé :
- son bassin de navigation est préservé et offre une nature d'une beauté exceptionnelle
- les conditions y sont optimales pour la voile : peu de houle, vents réguliers, mais fortes marées.
- les Sakalaves sont des marins de naissance, d'une grande habilité et d'une vraie gentilesse avec les visiteurs.