samedi 18 octobre 2008

Nosy Lava et Nosy Saba





Nous quittons la baie de Nosy Bé, direction le sud. Après un jour et demi de mer, un autre paysage : les roches volcaniques font place aux sédiments rouges et blancs . Nosy Lava et Nosy Saba sont des blocs de calcaires blancs tourmentés par l’érosion. La &g&tation est clairsemée, mais es fonds sont superbes et l’eau est plus fraîche qu’à Nosy Bé. Nosy Lava, « l’île Longue » est l’ancien pénitencier de Madagascar , un bateau à l’escale y fut même abordé par des détenus en fuite, vers 1995. L’île est revenue a sa pureté première.
A Nosy Saba, sa soeur plus petite, plus ronde, un bon mouillage forain près de la pointe sud-est nous abrite pour la nuit.



A 6 milles au sud-est de Nosy Lava, qui avec d’autres îlots protège une sorte de vaste rade, on mouille devant Analalava ( à coté du ketch Modia, qui fût notre voisin de chaîne au Port du Cratère). C’est une magnifique vieille ville coloniale, avec de grandes allées droites, de villes demeures à vérandas effondrées, un square ( qui me rappelle la place des Cocotiers à Nouméa) orné d’un kiosque a musique et de becs de gaz venus tout droit de Paris. C’est du moins ce que m’apprend Madame Renée, la patronne de l’hôtel Varatraza, spacieuse maison en ville avec de calmes varangues et une annexe sur la plage... Mme Renée est une zanatany , née à Madagascar, et elle me montre d’anciennes photo d’Analalava dans les années 1900, avec des dizaines de bateaux au mouillages dans la rade , dont un paquebot tout blanc. Mais c’est la disparition du bagne sur l’île d’en face que regrettent le plus les locaux. Concept bien français , (comme le château d’If, l’île du Diable en Guyane ou Poulo Condor au Vietnam), le bagne insulaire avait accueilli toute les gloires de la lutte pour l’indépendance, et après celle-ci, des détenus souvent assez fortunés pour faire venir du continent parents et amis, provisions de bouche, voire petites pépées ! La ville semble bien morte sans ces trafics, d’autant que la piste de 60 kilomètres vers la RN6 est exécrable, et les touristes sont encore rares. Dommage pour eux ! Il y a tout ce qui rend Madagascar si singulier, par ici .