lundi 24 novembre 2008

La baie des Sud’Af


« Chez Andrew et Lisa » ou « Chez les Sud- Af’ »… c’est le nom d’un mouillage abrité dans une des criques qui divisent la Baie des Russes - ce vaste plan d’eau enclavé dans les terres dont on a déjà parlé, à quatre heures de mer de Nosy Bé.

Le mouillage est facile à trouver, en face de la passe ; parfaitement bien protégé. Il y a là quelques corps-morts, des bateaux au repos, un gazon planté en bord de plage, un hamac vide, et une sympathique installation d’aubergistes broussards avec poulailler grillagé et panneaux solaires qui permet de servir de la bière fraîche et des omelettes.


Que demander de plus ? Il y à des gens qui font le tour du monde pour cela, me confirme Andrew. L’auberge figure sur le portulan des tour -du-mondistes, la cartes informelle des escales à ne pas manquer, presque comme le célébre Cafe do Sport de Horta, aux Açores. Ambiance : pavillons de club nautiques, cartes à décalquer, livres a échanger… Un perroquet hardi qui monte sur votre épaule comme dans l’Ile au Trésor. Et une longue table sous la verandah au sol de briques, ouvrant sur un mur dense de végétation. Assis là, le roulis se fait encore sentir : Dieu que la terre est ferme et verte et qu’il faut être fou pour aller sur la mer.
Andrew a une machine et une grande table de maître voilier, et répare les accrocs dans les voiles. Andrew a un bateau, et bien sur c’est aussi un wharram de 42 pieds, gréé en goelette, en réparation sur sa petite plage entourée d’arbres.. C’est donc assez paradisiaque, et des parts sont a vendre si on est tenté de prolonger l’escale.
En haut de la crête, un sentier monte à un point de vue d’où l’on domine l’entrelacs de criques de la baie des Russes.
Hélas, de ce panorama on découvre aussi pas mal de brûlis : en cette saison on met le feu à la forêt, sur la coteaux ou dans les mangroves, pour faire du charbon de bois. Bien dommage, mais cela repoussera, cela fait vivre les villageois, et il faut bien que les Nosy-béens fassent cuire leur riz sur quelque chose. (Le litre d’essence est toujours a 1.30 euros, la recharge des bouteille de butane a 12 euros … dans un pays ou le smic reste à 24 euros.) peut-être ne sont ils pas si fous ceux qui vivent sur la mer. Le sentier redescend, par une mangrove brulée.
La pêche ayant été médiocre, on achète un poulet au village. Ils n'ont pas grand chose, mais sur la facade d'une maison en roseau de falafa, sont disposés trois téléphone portables ... les communications sont sûrement payées avec l'argent du charbon de bois ! Et on part, juste avant la pluie !