vendredi 15 août 2008

bonne pêche ...


Péché hier au large de Nosy Kisimany : Talio, ou Barracuda, 17 kg, 1m 30 cm.

Hier Bilitis a battu son record de prise alors que nous rentrions de Nosy Kisimany, faisant la course avec une grande pirogue. Frrrtt ! Le moulinet à babord se déclenche. On abat. La ligne remontée à grande brassée, car la canne s’est bloquée, amène près de la surface une masse qui envoie des reflets blanchâtres, pesante, tournoyante.
Un requin ? Non, un poisson proche du barracuda, qui au moment de l’attraper nous a paru peser trente kilos pour un mêtre quatre vingt. Il s’est laissé amener et crocheter sans trop de résistance. Une belle créature fuselée et tout en muscles, aux larges écailles et à la gueule énorme. (Rétrécissement insidieux, mêtre et balance en main , le bête ne faisait plus qu’un mêtre trente et 17 kilogrammes. )
Un « talio », comme le vent de ce jour là – voila comment on l’appelle mais je n’en suis pas sûr. Le nom local des poissons varie tellement que notre marin l’appelle « poisson comme celui péché au Mitisio » . Sûrement un cousin du barracuda, même si ses dents sont moins régulières, mais puissantes : même après sa mort elles tranchent la corde de nylon tressé qui passe par ses ouies.
Le leurre – on pêche avec des leurres importés, qui se maintiennent en tressautant à 10 mètres de fond - est a moitié mâché en deux. On a eu bien de la chance qu’il ne se soit pas décroché

« Misaotra Zahanary » a crié en riant le marin vers le ciel, et vers la pirogue distancée, d’où on nous a regardé avec quelque jalousie.
Oui, "Merci Bon Dieu" : D’autant qu’il paraît que les très belles prises se font rares : Un ami qui pèche « au gros » et au moteur sur les récifs très au large depuis des années, et qui a fini par rejoindre une entreprise spécialisée, m’explique que la réserve s’épuise. Il y a encore des retours triomphants, avec des marlins, des espadons voiliers d’une beauté saisisnate quand on les tire sur la plage ; mais ils se font plus rares. Il faudrait peut-être décompter les prises, les faire payer, comme dans les réserves africaines. Sinon, comme en Méditerranée les belles pêches ne seront qu’un souvenir.

Ce serait bien dommage : découpé a terre notre « talio » fait le bonheur du gardien, de la vendeuse d’Olivia, de la femme de ménage, et du diner du soir accommodé avec des zitoni napolitains : le foie des grands poisons devient le liant d’une excellente sauce tomate.