jeudi 21 août 2008

Pauvreté et exploitation sexuelle à Madagascar et Nosy Bé


Que penser des sites web qui dénoncent l'exploitation sexuelle a Madagascar et Nosy Bé ?
Ils datent un peu. Nosy Bé a bien failli devenir une destination du tourisme sexuel, au même titre que certaines plages de la Thaïlande ou de la République Dominicaine, mais il semble que le danger soit écarté, quoique en disent certains sur deux ou trois sites qui dénigrent systématiquement notre destination (et contre lesquels les opérateurs locaux ont décidé de réagir.)

Depuis 2006 le gouvernement Malgache a voulu enrayer l’escalade des visites de touristes mus uniquement par l’envie d’aligner des conquêtes faciles – ce qui faisait de Nosy-Bé un vortex de la prostitution sur tout le nord de la grande île, attirant des jeunes filles sans autre moyen de subsistance pour elles et leur famille. Les lois sur le proxénetisme ont été activées, des règlements sur les tenues « indécentes » édictés, et les heures de fermetures de bars et boîtes de nuit ont été intelligement avancées ( ainsi tout le village d’Ambatoloaka n’est plus obligé de veiller jusqu’à l’aube et ne résonne plus de disputes de filles dans l’unique rue de bord de mer – les pécheurs et plongeurs matinaux apprécient !).

Les familles reviennent en grand nombre, ainsi que les couples, les sportifs. Bon, ne faisons pas d'angélisme : Nosy Be n’est certes pas devenu Lourdes, il y à toujours des messieurs seuls en quête d'aventure... mais l'île a réussi sa reconversion, et sa réintégration dans le circuit des visiteurs de bon aloi, tout comme d’autres sites de Madagascar, tels Diego Suarez. Heureusement le sens de la fête, la convivialité, si typiques de Nosy Bé et du Nord de Mada n’en sont pas morts: vous les retrouverez par exemple dans la beach party du bord de mer à Madirokely, qui rassemble toute l’île les dimanches en fin d’après-midi, dans une ambiance à la fois survoltée et nature que je n’ai retrouvée qu’a Rio de Janeiro. Bref la bataille continue, mais elle semble gagnée.

Sur Bilitis, sans porter de jugement moral (Le débat sur la place des interactions sexuelles entre la population et les touristes dans la cadre d’un tourisme durable et « pro poor » est assez complexe, et la création d’emploi pour les jeunes est sûrement une nécessité aussi urgente que la répression des minijupes…) nous appliquons, pleinement, la loi qui interdit l’hébergement des personnes se livrant habituellement à la prostitution.

Et vous, comment pouvez vous agir ? Venez à Nosy Bé. Dépensez-y de l'argent, si vous le pouvez, et surtout dans des activités dont tout les profits seront distribués sur place, sans recourir a des importations de carburant ou de produits de luxe. Des excursions, des soins de coiffure et massage, de repas de gastronomie locale... et des croisières nature... comme les nôtres : c'est une façon directe de lutter contre la pauvreté à Madagascar.
PS : La photo ci-jointe prise il y a des années est ici uniquement parce que je la trouve sympa, et ne présume nullement de ce qui se passait derrière le rideau. Quant on vous dit qu’il ne faut pas céder aux préjugés ! :-)